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17 décembre 2017

Les correctrices et les correcteurs, le retour !

Nous relayons ci-dessous l'appel du collectif Correcteurs précaires à se rassembler toutes et tous le 9 janvier devant le siège du Syndicat national de l'édition (employeurs). Nous y serons, pour sûr !

Vous avez signé notre pétition contre la précarité des correctrices d'édition. Nous vous y expliquions notre statut ubuesque : contrats « zéro heure », payées à la tâche, même en CDI, sans possibilité d'accéder aux allocations-chômage, auxquelles nous cotisons pourtant, lorsqu'on ne nous fournit aucun travail (et partant, aucun salaire), tarifs de misère… et fin programmée du salariat depuis l'arrivée de l'autoentrepreneuriat, statut largement imposé par les maisons d'édition à leurs correctrices.

Notre pétition a touché sans distinction idéologique, puisque nous avons réuni dans le même bouquet Le Figaro et L'Humanité qui ont tous les deux appelé à nous soutenir. Nous avons également reçu l'appui de nombreux députés et sénateurs, et de tous les membres de l'académie Goncourt, entre autres écrivains solidaires. Et de 7 000 d'entre vous.

Grâce à nos actions et au soutien des syndicats, des discussions sont engagées entre l'intersyndicale et le Syndicat national de l'édition (les employeurs) pour réviser l'Annexe IV de la convention collective de l'édition qui régit les conditions d'emploi des travailleurs à domicile (TAD). Notre revendication majeure est bien sûr la sortie de la précarité, avec un volume d'heures annuel garanti par contrat.

Est-ce trop demander ? Visiblement, oui. Quelques miettes nous ont été proposées, rions (jaune) un peu : nous aurions enfin un contrat de travail écrit, comme tous les salariés ; le droit d'être payées pendant une formation, comme tous les salariés ; nous pourrions enfin toucher des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail... Nous partons de si loin.

Sur la fin de la précarité et des revenus irréguliers, rien ou si peu : on nous propose un volume d'heures indicatif inscrit dans un contrat de travail, révisable chaque année au gré de l'employeur (et l'on devrait accepter un tiers de baisse de salaire sans compensation autre que le droit de prendre la porte). La variabilité serait inhérente à notre métier, nous serions donc les seules dans les maisons d'édition à subir un chômage technique (non rémunéré) dans les périodes creuses. À croire que la chaîne du livre tourne à des rythmes différents selon que l'on se situe sur site ou à domicile.

Sur les ravages de l'autoentrepreneuriat dans l'édition, pas un mot. La réalité, c'est que les employeurs confient délibérément le travail de correction à de (faux) indépendants, plutôt qu'à des salariés. Sommes-nous donc vouées à devenir les coursiers de l'édition ; les Deliveroo des épreuves et de la langue française ? Le salariat est désormais minoritaire, parmi les correctrices, qu'on oblige à prendre le statut d'autoentrepreneur pour travailler à des tarifs ubérisés. La correctrice trime pour trois sous et sans filet ; elle est indispensable mais éternellement invisible ; elle proteste ? La collaboration prend fin. Les RH s'en lavent les mains, pas vu, pas pris, à les entendre l'autoentrepreneuriat n'existe pas dans l'édition.

Invisibles, nous ? Ça suffit ! Même à domicile, on n'est pas dociles !

Rendez-vous en janvier

Continuez de diffuser notre pétition et venez nous voir : rassemblement devant le siège du Syndicat national de l'édition, le mardi 9 janvier à 9 heures, au 115, boulevard Saint-Germain, Paris VI.

Vous n'avez pas de pancartes ? on vous en prêtera. Vous êtes vous-même un précaire de l'édition ? on en discutera. Vous aimez faire des photos ? nous serons en rouge et noir. Vous voulez participer à notre concours de joyeux slogans ? venez dire non au Chant du signe et oui à la Lutte des casses.

(Plus d'info, rendez-vous sur Twitter ou Facebook, ou écrivez-nous un mail)

Nous aider en deux clics

Vous pouvez adresser les textes ci-dessous (ou toute autre fantaisie de votre création) :

1) À votre député, à un membre de la commission des affaires culturelles ou sociales, de la délégation des droits des femmes, de l'Assemblée ou tout élu de votre cœur, sur le modèle Prénom Nom : prénom.nom@assemblee-nationale.fr (ou pnom@senat.fr)

Madame la députée, Monsieur le député,

Je souhaite attirer votre attention sur les difficultés que rencontrent les correcteurs dans l'édition. Leurs conditions de travail sont extrêmement précaires : travailleurs à domicile, isolés, ils ont le plus grand mal à faire valoir leurs droits. Leurs CDI « zéro heure » les contraignent à une rémunération fluctuante, et à des périodes de chômage imposé non rémunéré et non indemnisé. Aucune obligation de salaire mensuel minimum n'est faite aux employeurs. Leurs effectifs ont fondu, ils ne sont plus que 700, les maisons d'édition laissant leurs salariés sans travail pour le confier à des autoentrepreneurs qui n'ont d'autre choix que d'accepter des tarifs horaires dérisoires, dans des conditions relevant du salariat déguisé.

Ce métier mérite doublement qu'on le défende : les correcteurs subissent une précarité d'une violence inouïe, et la langue française se retrouve privée de ses meilleurs défenseurs, avec des conséquences fâcheuses à la fois pour le rayonnement littéraire de notre pays et pour la qualité des textes édités.

Les correcteurs ont réuni 7 000 signatures (http://correcteurs.wesign.it/fr), de nombreux médias ont relayé leur parole, des questions parlementaires ont été posées en 2016 : ils ont besoin qu'on porte haut leur voix. Aussi je vous remercie de bien vouloir interpeller le gouvernement et notre ministre de la Culture pour nous aider à défendre notre profession et nos emplois.

Cordialement.

2) À la ministre de la Culture, son directeur de cabinet, sa conseillère pour le livre.

(Il suffit de cliquer sur le destinataire, le mail est déjà rédigé et prêt à partir.)

3) Ou encore à la commission sociale du Syndicat de l'édition : son président, sa chargée de mission.

(Il suffit de cliquer sur le destinataire, le mail est déjà rédigé et prêt à partir.)

Rien n'interdit, évidemment, d'écrire en sus à vos éditeurs favoris pour s'assurer qu'ils font corriger leurs livres dans des conditions décentes.

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